Boubakar Diallo Journaliste, romancier, cinéaste…

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Multitâche

Journaliste, romancier, cinéaste, Boubakar Diallo a plusieurs cordes à son arc. Fondateur et Directeur de publication de l’hebdomadaire satirique JJ (Journal du Jeudi), il a aussi publié plusieurs romans. Cet autodidacte pluridisciplinaire, a marqué les esprits lors de la dernière édition du festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel de Ouagadougou (FESPACO 2021) avec son film « les 3 lascars » qui a décroché le prix de l’Intégration de la CEDEAO. A la découverte d’un artiste éclectique qui a su marquer le grand public.

 

Il est bien connu du grand public africain grâce à ses films comme « le Bonnet de Modibo », « Les 3 lascars », ou encore ses séries « Fabiola », « La team des belles rebelles » diffusées sur les chaînes Canal+ et TV5Monde. Boubakar Diallo est un homme multidimensionnel qui s’évade dans les labyrinthes de la méditation et de la réflexion. Journaliste chevronné, il est l’initiateur du célèbre tabloïd satirique Journal du Jeudi (JJ) fondé en 1991 et auteur également de plusieurs ouvrages dont « Le Totem », un recueil de contes burkinabè, et de deux autres romans : « La nuit des chiens » et « Fumée noire ».

Dans son parcours atypique, il a développé un autre centre d’intérêt, le cinéma à travers la création de la société de production « Les Films du Dromadaire ». Cette maison de production est le fruit d’une certaine frustration, celle de ne pas voir à l’écran un certain type de films africains, tel qu’il les imaginait. Confronté au refus des producteurs d’accepter ses scénarii, Boubakar Diallo a décidé de se prendre en main. Très tôt convaincu qu’il faut proposer des images africaines aux publics africains qui se reconnaissent davantage dans leur cinéma, il s’est jeté à l’eau en mettant sur pied une maison de production. D’ailleurs, il aime à dire qu’il est entré dans l’univers du cinéma par… effraction.

Par ailleurs, la création de cette boîte de production est également une manière pour M. Diallo d’étendre ses activités à l’audiovisuel. Le dromadaire était déjà la mascotte de « l’hebdromadaire » JJ, un jeu de mot emprunté au poète français Jacques Prévert. D’où l’appellation les films du Dromadaire : « le dromadaire est pour moi l’image d’un animal parfaitement intégré dans le paysage sahélien, sobre et résistant, qui sait aller patiemment vers le but qu’il s’est assigné », a-t-il expliqué. Avec la société « Les Films du Dromadaire » créée en 2004, il a produit à nos jours une dizaine de téléfilms, six films de cinéma et cinq séries télévisées.

A voir sa filmographie, on pourrait être tenté de penser qu’il est plus intéressé par les films d’action mais tel n’est pas le cas. « Plus que les films d’action, ce qui m’attire c’est surtout l’humour ! Je suis allé à l’école de Coluche et, bien avant lui j’étais un « rat de Bibliothèque » au collège. Prévert m’a beaucoup influencé pour l’écriture. »

Le succès de ses parodies (Dossier brûlant, Sam le caïd, Mogo-puissant, Congé de mariage, etc.) a fini par le faire cataloguer « maître de la comédie africaine ».  Une situation dont il a du mal à se démarquer lorsqu’il propose des films d’auteur comme « Cœur de lion » (prix de l’Union Européenne au Fespaco 2009) ou le film sur le terrorisme en préparation pour le prochain Fespaco, en 2023.

Il est clair que Boubakar Diallo est un homme de culture ; grand amateur de lecture et de cinéma, ne lui demandez jamais qui est son acteur préféré. Vous allez vous y perdre… En outre, avec lui, l’expression « l’homme aux douze métiers » trouve tout son sens. En effet, en plus d’être scénariste, réalisateur, producteur et écrivain, M. Diallo a été un passionné d’arts martiaux ; il a pratiqué le Viet Vo Dao d’abord puis le Kung Fu Wushu. D’ailleurs, il a créé le tout premier club de cette discipline martiale au sein de l’université de Ouaga en 1990. Il rêve de parachutisme…

Au plan cinématographique, cet amoureux du 7e Art pense qu’il faut de nouvelles sources de financement locales. Ce qui est possible si les bailleurs de fonds acceptaient d’être pragmatiques et de soutenir de manière plus conséquente ceux qui travaillent concrètement pour l’émergence d’un nouveau cinéma africain.

 

Zahra Ndiaye