OMVG enclenche une nouvelle ère pour le PDDI

Safiatou La perle noire
Safiatou La perle noire

Pendant trois jours, la capitale sénégalaise est le centre de gravité d’une Afrique de l’Ouest qui avance, réfléchit et construit. Du 15 au 17 juin, ministres, partenaires techniques et financiers, experts et investisseurs ont répondu à l’appel de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) pour écrire une nouvelle page de l’intégration régionale.
Deux moments forts ont rythmé ces journées : une session extraordinaire du Conseil des Ministres, suivie du premier Forum des Investisseurs de l’OMVG. En toile de fond : le lancement du Plan Directeur de Développement Intégré (PDDI), une vision ambitieuse qui place la coopération, la durabilité et l’interconnexion au cœur du développement.

15 juin un Conseil des ministres à haute portée stratégique
Le dimanche 15 juin, au King Fahd Palace, la réunion ministérielle a posé les bases politiques du nouveau cap régional. Les quatre pays membres la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal ont validé un document fondamental : le PDDI, un plan stratégique qui redéfinit les priorités communes à l’horizon 2040.
Ce plan vise à valoriser les ressources partagées des bassins du fleuve Gambie, du Kayanga-Géba et du Koliba-Corubal, pour améliorer durablement les conditions de vie de plus de 6 millions de personnes. Il s’articule autour de 179 projets répartis en six axes majeurs : énergie, environnement, agriculture, mobilité, gouvernance et développement humain.

Parmi eux, 26 projets prioritaires ont été identifiés pour un financement rapide. Leurs impacts potentiels sont considérables :
• 2 000 GWh d’énergie verte,
• 50 000 hectares de terres agro-forestières,
• 305 km² de voies navigables,
• 2 000 hectares de parcs naturels à valoriser, et des milliers d’emplois directs à la clé.
La réunion a également marqué la première Assemblée Générale de la SOGESART, la société chargée de gérer les actifs énergétiques de l’OMVG, comme le barrage de Sambangalou ou la ligne d’interconnexion régionale. Un moment symbolique, qui confirme la volonté de professionnaliser et renforcer la gouvernance de ces infrastructures clés.

16-17 juin Le Forum des Investisseurs : passer de la vision à l’action
Les 16 et 17 juin, place aux engagements concrets avec le Forum des Investisseurs de l’OMVG. L’événement, inédit par son format, a rassemblé une large diversité d’acteurs : bailleurs internationaux, banques régionales, fonds d’investissement, ONG, agences de coopération, startups locales et multinationales.
Objectif : mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du PDDI, en mettant sur la table les 26 projets phares, prêts à être financés. Mais au-delà des chiffres, le forum a surtout démontré une chose : la maturité technique et politique de l’OMVG à porter une stratégie régionale cohérente, inclusive et innovante.
Durant ces deux jours, Dakar a vibré au rythme des panels, pitchs de projets, rencontres B2B, annonces de partenariat, mais aussi des discussions franches sur les défis communs : le changement climatique, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie et l’enclavement des zones rurales.

Un tournant pour la coopération ouest-africaine
Ce qui s’est joué à Dakar du 15 au 17 juin, ce n’est pas seulement un plan ou une série de projets. C’est une nouvelle manière de faire de la coopération régionale : concrète, structurée, fondée sur la solidarité et la mutualisation. Une manière qui mise sur les complémentarités au lieu de la concurrence, sur les bassins partagés plutôt que les frontières politiques.
L’OMVG, à travers le PDDI et ses nouveaux outils comme la SOGESART, devient plus qu’un organisme technique : un véritable moteur d’intégration régionale, au service d’un développement durable, juste et souverain.

Dakar 2025 : point de départ d’une transformation collective
Les trois journées qui viennent de s’écouler à Dakar resteront comme un moment fondateur. Parce qu’elles ont conjugué vision, ambition, expertise et engagement. Parce qu’elles ont donné la parole aux territoires, aux riverains, aux jeunes, aux femmes, aux investisseurs. Parce qu’elles ont affirmé, sans détour, qu’un autre avenir est possible pour l’Afrique de l’Ouest s’il est pensé et construit ensemble.
Et maintenant ?
Le cap est fixé. Les priorités sont claires. Il reste à transformer les intentions en réalisations. À passer du plan au terrain. Et à faire en sorte que les fleuves qui nous relient deviennent aussi des routes de progrès.

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NDEYE SAFIATOU LY SYLLA