ANDREA MESTRE : FONDATRICE DU MOUVEMENT CONTRE LA SEROPHOBIE

Safiatou La perle noire
Safiatou La perle noire

Une combattante pour déconstruire les préjugés autour du VIH
Étant un virus qui touche près de 13 millions de personnes dans le monde, le VIH est parfois source de stigmatisation ou de discrimination chez les personnes séropositives. Andrea Mestre, une jeune femme ivoirienne et séropositive décide de porter le combat contre la serophobie, qui selon elle est le plus grand défi à relever dans la lutte contre la sérologie. Andrea a découvert sa séropositivité en 2014, alors qu’elle était encore étudiante et âgée de 22ans. En 2020, elle décide de prendre la parole pour donner le courage à toutes les personnes qui se cache derrière leur séropositivité, par peur d’être jugé ou abandonné. Andrea Mestre a créé en 2022 le mouvement contre la peur des personnes atteintes du VIH (serophobie).

Mariée et mère de trois enfants, Andrea Mestre est une militante pour la lutte contre le VIH SIDA et la serophobie. Elle est une personne vivant avec le VIH et témoigne sur les réseaux sociaux et les médias de sa vie avec le Virus. Elle accompagne également les personnes vivant avec le VIH grâce son association le mouvement contre la serophobie. Elle a aussi un groupe de soutien, de discussions où il y’a que des personnes vivant avec le VIH qui échange sur beaucoup de sujets et cela permet de créer un entre aide, un soutien psychologique et de se dire qu’on n’est pas seule dans nos situations, qu’on a une personne à qui parler. « Les stigmatisations les discriminations sont toujours présent et ça on le sait… » Andrea Mestre explique que sur le plan professionnel on ne peut pas son dire son statut sérologique sans craindre de ne pas être embauché ou d’être rétrograder. Dans la vie sociale la peur de perdre son partenaire ou la peur d’être rejeté par sa famille ses amis, fait que certaines personnes séropositives le garde comme un secret et cela est un obstacle à la bonne observance du traitement. Ces personnes rechutent et redeviennent contaminante. En 2020, Andrea Mestre décide de prendre la parole et de parler de sa situation avec le VIH car elle ne trouvait pas des personnes qui lui ressemblaient. Elle n’arrivait pas à s’identifier en tant que jeune  femme noire et à trouver des personnes qui avait le même vécu. La séropositivité n’est pas une entrave à la vie. S’étant rendu compte qu’elle n’avait pas les bonnes informations avant d’être confrontée à ce virus, Andrea a jugé nécessaire de briser les stéréotypes qu’on peut avoir sur le VIH et les personnes vivant avec ce virus. Pour donner le courage à toutes ses personnes qui vivent avec le VIH, pour leur dire que c’est possible d’avoir une vie avec ce virus et poursuivre ses rêve, Andréa Mestre organise des ateliers et des lives sur les réseaux sociaux et d’autres activités pour sensibiliser, car selon elle quand la jeunesse n’a pas la bonne information, le virus va continuer de circuler.
« Le VIH peut toucher tout le monde peut importer ta catégorie sociale, ton âge, la couleur de ta peau, ta religion, c’est vraiment important que les gens se sentent concernés, par ce virus et aussi de se dire que ça peut m’arriver… » Exprime la fondatrice du mouvement contre la serophobie pour impliquer tout un chacun dans ce combat. Selon elle, les femmes et les jeunes filles sont beaucoup plus vulnérables par rapport à ce virus, et finalement elles peuvent se retrouver dans une situation de précarité, ou dans une situation de violence psychologique, économique et sociale. Elle a aussi souligné l’importance de pouvoir lutter contre tous ces préjugés. Elle accompagne grâce à son
association les personnes concernées par des ateliers de libération de la parole, pour les aider à libérer leur parole à s’accepter et à avoir de l’estime de soi. Elle les aide à comprendre le virus en lui-même, la pathologie et à être acteur et actrice de leur traitement, de leur prise en charge. A travers des live avec des professionnels de la santé sur télégramme, elle permet aux personnes vivant avec le VIH de poser leurs questions. Des questions qu’elles n’ont pas pu poser lors de leur rendez-vous avec leurs médecins, et du coup ça leur permet d’avoir un lien de confiance avec leur médecin car elle s’est rendu compte que de nombreuses personnes ne font pas confiance à la médecine au traitement qu’elles prennent à ça peut aussi être un obstacle à la Bonne observance de leur traitement et de leur prise en charge. Donner la parole aux personnes vivant avec le Virus est selon Andrea un moyen de lutter contre les stigmatisations mais également de donner le pouvoir de reprendre le contrôle de leur vie et sur l’image
que les gens peuvent avoir d’elles. « L’éducation joue un rôle crucial dans la lutte contre le VIH/SIDA, en fournissant les connaissances nécessaires pour prévenir la transmission du virus, réduire la stigmatisation et encourager les comportements responsables… » L’éducation permet de diffuser des informations précises sur les modes de transmission du VIH et les moyens de prévention, tels que l’utilisation de préservatifs et l’importance des tests de dépistage réguliers. En sensibilisant dans les collèges, lycées et universités, les jeunes ont accès très tôt aux bonnes informations et peuvent ainsi être acteurs ou actrices de leur santé sexuelle. Cette sensibilisation peut se faire par des ateliers sur le VIH en présence de personnes séropositives pour briser les tabous et préjugés. Les programmes éducatifs peuvent encourager un dialogue ouvert sur la santé sexuelle, permettant aux individus, en particulier aux jeunes, de prendre des décisions éclairées. Les jeunes générations peuvent contribuer à briser les tabous associés au VIH/SIDA de plusieurs manières comme s’engager dans l’Éducation : les jeunes peuvent participer à des programmes de sensibilisation où ils partagent des informations avec leurs pairs, rendant le message plus accessible et crédible. Ils peuvent utiliser les plateformes en ligne pour promouvoir des messages
positifs, partager des histoires et des informations vraies pour contrer les idées fausses, mais aussi s’impliquer dans des initiatives locales en soutenant des organisations qui luttent contre le VIH/SIDA. Andrea suggère de multiplier la sensibilisation après avoir parlé d’une loi qui condamne tout motif de divulgation. Elle pense qu’il faut une réelle volonté politique et sociale pour y arriver et que cette génération se sente concernée par cette lutte qui nous concerne tous. Selon Andrea, le problème est plus sociétal car les préjugés sont toujours présents. Elle propose des
personnels de santé qui soient assez formés sur la question du VIH. Focus Group Discussion « Il faut que la peur change de camp ! Nous devons lutter contre le virus et non contre les personnes vivant avec ce virus » tel est le message fort de la brave Dame qui a su dire un NON à la discrimination des personnes vivant avec le VIH.

Arona MBAYE et Astou DIOP (stagiaire)

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