Arts Visuels : Baye Thiam Dompteur de fer

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Inspiré, Baye Thiam Fer (BTF) sillonne les rues à la recherche d’un métal précieux : le fer. A partir de cette matière première, il fait des représentations animales pour plaider la protection des animaux. Récupérateur, l’artiste est ainsi soucieux de la protection de l’environnement.

L’artiste Ibrahima Thiam, plus connu sous le nom de Baye Thiam (BTF), réalise des œuvres d’art en fer forgé. D’un père ouvrier du fer, il est le seul dans sa famille à avoir tourné le dos à la bijouterie. « Depuis que je suis enfant, j’ai toujours eu la volonté de créer des œuvres exceptionnelles, visibles et qui intéressent les populations », a-t-il indiqué, estimant ainsi qu’il est né artiste. Ce fils de Sokone, une commune située dans la région de Fatick, près du Delta du Saloum au Sénégal, fait des sculptures animalières en métal. Autruche, tortue, lion, oiseaux… Petites ou grandes pièces, BTF n’a pas de limite. Il réalise des œuvres à dimensions réelles. Son œuvre est une pure représentation du réel.

L’artiste invite les gens à protéger les animaux et à respecter la nature. « Je fais toujours des représentations animales, parce que je considère que, de nos jours, les animaux ne sont pas protégés. Les activités humaines menacent leur habitat », regrette-t-il. Ce jeune artiste au teint noir et à la taille moyenne est inspiré à chaque fois qu’il caresse le fer. « Ce n’est pas difficile, c’est une question d’inspiration. Quand je vois un tas de ferrailles, il suffit juste que je touche le fer pour savoir ce que je vais en faire. Je m’approvisionne auprès des ferrailleurs ou des mécaniciens’’, explique BTF. « Dès que je suis inspiré, je me lève sur le champ et pars à la cherche de ce métal. Parfois, l’inspiration me vient quand je me promène dans la rue. Et quand ça m’arrive, je n’hésite pas une seconde à aller collecter des métaux abandonnés (des réservoirs de moto, chaîne moto, pneus, clé, etc.) », a-t-il confié.

Récupérateur, Ibrahima Thiam s’intéresse également à l’environnement qu’il entend protéger. « Je n’aime pas qu’on jette les ordures comme ça dans la nature », dit-il. Et pour lui, la ferraille est une mine d’or. « Une partie de la jeunesse sénégalaise et africaine prend les pirogues pour aller immigrer, et je m’en désole. Je pense qu’il faut valoriser ce qu’on a. Le recyclage, est un créneau peu exploité.  Je recycle les ferrailles pour montrer aux gens que ce qu’ils jettent constituent une grande richesse », a-t-il soutenu.

Babacar Sy Seye