Angélique Kidjo la femme à la voix d’or

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La chanteuse béninoise Angélique Kidjo est née à Ouidah, le 14 juillet 1960, dans un climat familial propice, entre une mère chorégraphe et un père amateur de banjo et de photographie, et l’orchestre monté par ses frères. A 6 ans, elle chante et danse dans la troupe théâtrale et folklorique du Bénin, dirigée par sa mère, et s’imprègne de la richesse des folklores du pays. Puis, au sein du groupe des frères Kidjo, elle goûte au blues et aux musiques afor-américaines.

En 1979, elle enregistre pour la radio béninoise un titre de Miriam Makeba et un album qui sort uniquement en Afrique en 1980, Pretty.

En 1983, elle quitte son pays natal et la notoriété confortable dont elle jouit en Afrique de l’ouest pour s’installer à Paris. Elle joue avec le groupe Alafia, tourne pendant quelque temps avec Pili-Pili, celui du pianiste hollandais Jasper Van’t Hof, croisé à Rotterdam, avant de monter son propre groupe, en compagnie de son compagnon, Jean Hébrail.

En 1989 sort Parakou, un premier album suivi de la première partie du concert de Miriam Makeba à l’Olympia. Sur cette lancée, elle chante sur les scènes jazz du Sentier des Halles, du Petit Journal Montparnasse ou du New Morning et remonte  sur les planches de l’Olympia pour précéder, cette fois-ci, Nina Simone. Sa renommée internationale croît et elle peut s’entourer, sur son deuxième album Logozo (1991) de Manu Dibango et du saxophoniste Branford Marsalis. Celui-ci contient les titres « Batonga » et « Sénié ».

S’ensuivent Ayé (1994, avec « Agolo » et « Adouma ») et Fifa (1996) où son style évolue vers l’afro-funk avant de se tourner vers le jazz et le rhythm’n’blues sur Oremi (1998) incluant une reprise décomplexée du « Voodoo Child (Slight Return) » de Jimi Hendrix. Certaines de ses compositions font le bonheur des cinéastes, tels « Fifa » dans Ace Ventura« Malaika » dans Ma saison préférée d’André Téchiné, ou sur les bandes originales des films Street Fighter de Jean-Claude Van Damme ou Journal Intime de Nani Moretti.

Elle s’installe en 1998 à New York, et est nommée ambassadrice de bonne volonté par l’UNICEF en 2002. Black Ivory Soul (2002) est l’occasion de se tourner vers la musique brésilienne (« Refavela » de Gilberto Gil) et de détourner « Ces petits riens » de Serge Gainsbourg, avant de s’influencer de sonorités caribéennes sur Oyaya ! (2004) et de revenir à ses sources africaines avec Djin Djin (2007). En 2010, Oyo est majoritairement consacré aux chansons de son enfance, restituées avec John Legend, Dianne Reeves et le trompettiste Roy Hargrove.

Entre ses nombreuses apparitions sur scène, seule où en compagnie d’artistes aussi divers que le groupe Living Colour ou Stevie Wonder, Angélique Kidjo prend le temps de parcourir l’Afrique pour enregistrer des chorales féminines traditionnelles. Ce patient travail débouche en 2014 sur l’album Eve, dont l’objectif est de rendre hommage à la femme africaine. Elle est secondée dans cet exercice par des invités tels que Lionel Loueke, le Kronos Quartet ou Dr. John. Sorti en janvier 2014, Eve se classe numéro un des ventes de musiques du monde aux États-Unis avant sa distribution française trois mois plus tard.

L’année suivante, elle change de registre avec l’album Sings, dont le répertoire éclectique entre jazz, musique africaine, brésilienne ou cubaine est enregistré avec l’Orchestre philharmonique du Luxembourg. Trois ans plus tard, le projet Remain in Light est un nouveau revirement puisqu’il s’agit de sa propre version de l’album homonyme du groupe Talking Heads, paru en 1982. Sorti aux États-Unis en juin 2018, celui-ci, produit par Jeff Bhasker, est distribué en France au mois d’octobre et comprend les participations de musiciens comme le batteur Tony Allen, Ezra Koenig (Vampire Weekend), Blood Orange et les cuivres du fgroupe Antibalas.

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