Binta Cissé : entrepreneure sociale

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L’art à tout prix

Propriétaire de la Galerie VEMA, Binta Cissé est la première sénégalaise à tenir une galerie privée au Sénégal. Une véritable passionnée de l’art et de la culture africaine. Elle est prête à se battre sur les chantiers africains pour le développement de ce secteur. Aujourd’hui, elle se voit comme un mécène au service de l’art tellement qu’elle a donné de l’énergie mais aussi de l’argent.

Née à Dakar en 1960, Binta Cissé est une passionnée d’art qui a découvert son amour pour la culture aux côtés de son mari. Mais avec le recul, cette dame qui ne vit que pour l’art constate que cet amour est inné. D’ailleurs, en fouillant dans le passé à l’aide de photos de famille, elle découvre qu’elle a grandi dans un environnement familial où l’art était présent. Mais, c’est seulement en 1987 que Binta Cissé débute dans l’entrepreneuriat culturel, avec le lancement de son premier produit. Elle faisait fabriquer du savon parfumé à l’encens à Marseille avant de les vendre au Sénégal. Malgré les difficultés, elle a tenu jusqu’au bout. Hélas, le produit n’a pas connu le succès escompté. Un échec qui n’a pas brisé son élan. Binta Cissé décide de se lancer dans un autre projet. En 1991, elle met en place un restaurant culturel où elle organise régulièrement des diners débats avec des artistes invités. Un moyen pour elle de vendre également ses plats avant le début des échanges. C’était du temps de « Exquis et Création ». Les choses ont pris fond et forme avec la première biennale de Dakar en 1992.  « Pour la première biennale de Dakar, j’ai organisé le premier off et j’ai ouvert la première galerie privée du Sénégal. »

35 ANS DE MÉCÉNAT AU SERVICE DE L’ART !

Après cette première expérience, Binta Cissé a commencé à enchainer les expositions et aujourd’hui elle est fière de fêter ses 35 ans d’existence en tant qu’actrice culturelle. Un long parcours entièrement fait de mécénat. « Pour vivre ma passion, j’investis de l’énergie et de l’argent car elle nourrit mon âme », sourit-elle. Malgré les difficultés, elle tient toujours à exercer ce métier de galeriste qui consiste à faire la promotion de l’art, des artistes. Il faut avoir ce don de reconnaitre un jeune talent, l’accompagner, le faire connaitre, le soutenir et l’encadrer jusqu’à l’exposition mais aussi dans la vente de ses œuvres. « Une galerie coûte extrêmement chère raison pour laquelle je me considère comme un mécène. Depuis 35 ans, je mets plus d’argent que j’en gagne. Ce n’est pas facile mais jusque-là on n’arrive à financer l’art comme dans les pays occidentaux où les artistes ont une valeur sûre. L’art contemporain africain n’a pas encore atteint ce niveau. Il existe certes des aides et financements mais j’ai toujours roulé sur fonds propres », a confié la propriétaire de la galerie VEMA.

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