Les Résistances Panafricaines d’écriture, de création et de recherche théâtrales (Récréâtrales) fêtent leurs 20 ans d’existence à l’occasion de cette 12ème édition sous le thème « Faire Visage ». L’un des plus grands événements africains du spectacle vivant est au rendez-vous du 29 au 5 novembre 2022 dans un contexte politique instable. Un pari gagné grâce à la résilience selon le directeur Aristide Tarnagda venu assister à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de renforcement de capacités des journalistes africains francophones organisé par l’Association Nord-Ouest Cultures, NO’OCULTURES.
Les Récréâtrales résistent au coup d’Etat intervenu au Burkina Faso le 20 Septembre dernier. L’événement n’a donc pas subi le syndrome des annulations ou reports. Cela sans parler de la détermination infaillible de ses organisateurs. L’effervescence gagne le quartier Bougsemtenga à Gounghin qui abrite le festival, ce samedi 29 octobre, jour de l’ouverture.
« C’est toujours triste d’annuler un événement (culturel, ndlr) », nous dit Aristide Tarnagda, directeur des Récréâtrales. Le créateur, auteur et metteur en scène burkinabé est de ceux qui refusent que les espaces culturels soient tributaires de la sphère politique.
Néanmoins, les difficultés ne sont pas des moindres. Pour ainsi s’adapter à la situation et aux moyens financiers déficitaires, le maître mot reste la résilience. Pour rappel, même l’insurrection de 2014 au Burkina Faso n’a pas empêché le festival de suivre son cours. Cette année, dans la troupe des organisateurs, « Faire visage » se conjugue avec « Faire face ».
En effet, la durée de la présente édition des Récréâtrales est passée de 10 à 8 jours avec comme conséquence l’absence des acteurs culturels et artistes de plusieurs pays. Les spectacles sont aussi au nombre de 11, ce qui ne reflète pas la dimension panafricaine voulue par les Récréâtrales.
Pour le successeur d’Etienne Minoungou, le fondateur du festival, la clé de cette pérennisation est aussi la liberté dont jouissent les promoteurs de ce festival de théâtre, qui sont les seuls à déterminer de sa tenue ou non. « Pour les populations toujours enthousiastes et mobilisées autour de nous, nous n’avons pas le droit de renoncer », confie Aristide Tarnagda.
À l’occasion des 20 ans, cette 12é édition met sur scène théâtre, musique, danse, peinture, lecture musicale, lecture théâtrale et soirées de partage.
Oussama Monique Sagna