Entre couleur et mouvement, le génie de Alioune Diagne célébré à Bruxelles

Sagna
Sagna
© Isabelle Arthuis

L’espace bruxellois de la Galerie Templon célèbre l’art du peintre sénégalais Alioune Diagne, qui plonge dans le quotidien des Sénégalais et de la diaspora africaine, par le prisme du figuro-astro dont l’artiste est le créateur 

Depuis le 14 janvier, Alioune Diagne est le maître des lieux de l’espace Templon à Bruxelles.Né en 1985 au Sénégal, l’initiateur du mouvement  figaro-astro a fait un passage à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Dakar. Un de ses tableaux figure dans la collection du Musée des Civilisations Noires de Dakar. Après une année 2022 très dense avec une  participation officielle durant  la 14ème Biennale de Dakar en parallèle d’une exposition  personnelle, « Ettû – Kër – Cour intérieure » et de l’ Exposition collective, avec Art Basel Paris, 2023 semble prendre la même allure pour Alioune.Tukki (voyage en Wolof) , le titre de l’exposition comptant une quinzaine d’œuvres est un véritable voyage du figuratif et de l’abstrait car les deux sont étroitement liés chez l’artiste. Diagne fait la représentation de scènes de vie autour des marchés du Sénégal, des quais de pêche jusqu’aux rues new-yorkaises. Alioune Diagne trouve son confort artistique à travers un style mixte assimilable à l’univers artistique tant recherché du fils du Saloum. Des milliers de signes semblables à la calligraphie jalonnent ses toiles. Comme pour imiter son grand père Alioune matérialise instinctivement des signes en cercle, en carré, numérique ou alphabétique sans signification particulière.

Les toiles ne dévoilent que la forme abstraite au plus près et plus qu’on s’en éloigne des scènes se forment, une animation s’y crée pour dépeindre comme par magie le quotidien sénégalais, principale source d’inspiration de l’auteur. La technique fait intervenir le talent de dessinateur traîné par l’auteur durant toute son enfance, elle s’inspire également du travail de calligraphe de son grand-père. Sur toute toile mettant en avant le figuro-abstro, un message est palpable. Les thèmes vont à la sensibilisation sur la surpêche au Sénégal, à la célébration de la beauté et de la  bravoure des femmes sénégalaises. Quand on s’attarde sur les œuvres, on s’aperçoit que bien qu’il soit le sujet central, le poisson n’est jamais visible. L’artiste présage ainsi du futur si l’Homme ne prend pas ses responsabilités. Le motif de la pirogue fait allusion au voyage en mer mais aussi aux problématiques de migrations.

L’exposition à la galerie Templon est ouverte au public  jusqu’au 4 mars 2023 pour ainsi dévoiler les œuvres puissantes qui ouvrent un nouvel univers de couleurs et de formes entre abstraction et figuration.

©1 Isabelle Arthuis

Oussama Monique Sagna

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