L’ONG Femmes Africa Solidarité (FAS) œuvre depuis plus de 25 ans pour l’autonomisation des femmes en Afrique, en mettant la paix et la sécurité au cœur de ses préoccupations. À travers son centre de Dakar, FAS déploie une série d’initiatives concrètes et impactantes pour renforcer l’agenda Femmes, Paix et Sécurité. Cet engagement s’inscrit dans un long processus de développement et de mise en œuvre de stratégies de prévention des conflits et de participation des femmes dans la résolution de ces derniers.
Une approche globale de la paix, selon Coumba Laobé Fall
Coumba Laobé Fall, en tant que leader du centre de Dakar, souligne l’importance de la formation et de la capacité des jeunes et des femmes, considérées comme des acteurs clés pour le maintien de la paix. Elle évoque, dans ses interventions, la nécessité de créer une véritable masse critique de personnes informées sur l’agenda Femmes, Paix et Sécurité, afin de prévenir plutôt que de gérer les conflits. Pour elle, le changement passe par une action systématique et intégrée, où la formation à la culture de la paix dès le plus jeune âge devient indispensable pour garantir un futur pacifique en Afrique.
Le centre de Dakar a ainsi mis en place des programmes éducatifs, dont un Master en Genre et Paix, en partenariat avec une grande université francophone. Ce programme, qui forme des jeunes leaders, est une réponse directe à la demande croissante de formation sur la gestion des conflits et la résolution des crises.
Des actions concrètes pour un impact durable : L’héritage de FAS
Le travail mené par Coumba Laobé Fall et son équipe est également marqué par des actions concrètes qui contribuent directement à nourrir l’agenda Femmes, Paix et Sécurité. Parmi les initiatives les plus marquantes, la plateforme Ëttu Jamm pour l’apaisement électoral lancée au Sénégal occupe une place centrale. Ce projet a permis de rassembler des femmes autour de la résolution de la violence électorale, et de promouvoir leur participation active dans le processus électoral. Elle met en avant cette initiative comme un modèle de gouvernance inclusive et de prévention de la violence, qui a été répliqué dans plus de 15 pays africains.
Elle souligne également que ce modèle de salle de veille des femmes, un mécanisme de surveillance des élections, a non seulement permis d’éviter des tensions mais a aussi facilité une meilleure participation des femmes dans les processus démocratiques. Ces initiatives, issues des travaux de FAS, ont servi de référence pour d’autres pays et ont nourri les discussions à l’échelle régionale et internationale.
La recherche et le suivi des plans d’action
Sous la conduite de Coumba, le centre de Dakar a également joué un rôle important dans le suivi des plans d’action nationaux relatifs à l’agenda Femmes, Paix et Sécurité. Elle met en lumière l’importance de la mobilisation de la société civile dans la formulation et le reporting de ces plans. En tant que membre actif du GIMAC (Groupe Intergouvernemental de Haut Niveau sur la Mise en Œuvre de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité en Afrique), FAS a contribué à la régulation et à la révision des 36 plans d’action en cours sur le continent. Grâce à l’impulsion de Coumba Laobé Fall, plus de 50 % des pays engagés dans ces processus sont désormais dans une seconde ou troisième génération de leurs plans d’action, ce qui témoigne de l’efficacité de cette approche à long terme.
Défis et opportunités : L’importance de la mobilisation des ressources
Cependant, comme l’a souligné Coumba Laobé Fall, l’un des plus grands défis auxquels FAS doit faire face est la mobilisation des ressources. L’agenda Femmes, Paix et Sécurité nécessite des investissements conséquents, en particulier pour les programmes de formation qui bénéficient directement aux jeunes et aux femmes. Elle insiste sur le besoin urgent de synergies entre les différents centres et acteurs de la paix pour fédérer les ressources nécessaires à l’expansion de ces projets. En dépit des difficultés financières, FAS continue de démontrer l’importance de l’unité et de la coopération pour le succès de ses initiatives.
L’engagement pour les forces armées : Tolérance zéro contre les abus
Dans ses interventions, Mme.Fall évoque également un programme essentiel du centre de Dakar : la formation des militaires sur la tolérance zéro face aux abus et exploitations sexuelles. Ce programme vise à sensibiliser le personnel militaire, particulièrement dans le cadre des missions de maintien de la paix, afin de prévenir les violences sexistes et les abus au sein des forces de paix. Elle appelle les femmes présentes lors des forums à plaider auprès de leurs gouvernements pour l’intégration de ce type de formation dans les politiques nationales, car il a un impact direct sur la sécurité et la dignité des femmes dans les zones de conflit.
Une vision d’avenir pour la paix en Afrique
Femmes Africa Solidarité incarne une vision ambitieuse d’une Afrique pacifiée, où les femmes jouent un rôle central dans la gouvernance, la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Bien que des défis demeurent, notamment en matière de financement et de mise en œuvre de programmes à grande échelle, les réalisations de FAS dans des domaines aussi cruciaux que la formation, la recherche et la mise en œuvre des plans d’action montrent qu’il est possible d’aller de l’avant.
Le travail de cette dernière et de son équipe inspire l’espoir et montre qu’une Afrique unie et pacifique, où les femmes sont au cœur des décisions de sécurité, est à portée de main. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de continuer à travailler ensemble, en mobilisant des ressources et en consolidant les synergies entre tous les acteurs du développement et de la paix.
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Ndeye Safiatou Ly Sylla