Global Social Economy Forum – Dakar 2023, capitale de l’Economie Sociale et solidaire
Barthélémy TOYE Dias, Maire : « Dakar va de plus en plus se porter à la pointe de l’économie sociale et solidaire, dans le droit fil de sa politique de la ville faite de partages au service des citoyens ».
La capitale sénégalaise, pointe de l’Afrique la plus avancée dans l’Océan Atlantique, est un avant-poste, pour le monde entier, de la vibrante et disruptive « Economie Sociale et Solidaire ». Cette ESS qui (re)met l’humain au centre de l’économie. Il y a un an, dès son installation officielle à la tête de la mairie de Dakar, M. Dias martèle son désir de « réinventer la capitale ». Alors depuis sa prise de fonction, cette ambition s’est transformée, ce début mai 2023, en « Dakar, capitale du monde solidaire ». Premier magistrat de la capitale du Sénégal, Barthélémy Dias a l’honneur d’accueillir les sommités du monde au Forum du GSEF (Global Social Economy Forum), sur l’Economie Sociale et Solidaire. En admettant que différentes crises macroéconomiques financières et environnementales ont secoué les Etats du monde, mettant à jour, la vulnérabilité de l’économie formelle, le maire de Dakar et ses hôtes (parmi lesquels des ministres sénégalais et étrangers) se doivent, plus encore, de confirmer la nécessité de réinventer un modèle de développement alternatif, plus inclusif et durable. Alors, cette 6ème édition du genre et 1ère édition africaine doit être l’occasion pour les pays membres du GSEF de démontrer leur capacité à incarner l’Economie Sociale et Solidaire et à en partager les ressources et bonnes pratiques entre eux.
La ville de Dakar occupe 0,23% du territoire national et connaît une forte concentration de populations. Avec une population de 3 835 011 habitants répartie sur 19 collectivités Territoriales, elle concentre plus de 80% des activités économiques et industrielles qui se déroulent au niveau de la capitale du Sénégal et concerne en partie l’économie informelle. « Ce contexte nous a amené à mettre en place un dispositif de soutien, d’appui, de formation et d’encadrement des acteurs de l’économie informelle et de définir des stratégies dans le domaine de la formation, de la formalisation et du financement desdits acteurs », réaffirme le maire Barthélémy Dias.
‘‘Nous avons fortement accentué les financements de la Ville de Dakar en faveur de l’économie sociale et solidaire ; en dehors de ceux provenant de l’autofinancement, des partenaires au développement et des institutions de microfinance’’
Ainsi, la mairie de Dakar incarne une politique volontariste pour le développement de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Elle se galvanise à construire une gouvernance inclusive et transparente en s’attelant à « investir dans le capital humain et dans l’économie de la vie, transformer le cadre de vie dans une approche qui concilie l’accès au service urbain et la dimension écologique, appuyer le dynamisme économique, repositionner Dakar dans la diplomatie des villes, mettre en place des mécanismes de financement… », entre autres objectifs. « Nous sommes partis de trois constats pour justifier cette politique de développement de l’économie sociale et solidaire (ESS) de la ville de Dakar ; un réseau dense d’initiatives économiques à accompagner à l’échelle locale : Le tissu économique de Dakar regorge d’initiatives collectives et un vaste secteur informel qui fonctionne depuis toujours selon les principes de l’ESS. 97% des PME sont dans l’informel et parmi celles-ci, l’écrasante majorité est des TPE, des micros entreprises et des Petites Entreprises individuelles ou entreprenants », selon le maire.
Il faut dire que, malgré une insuffisance des dispositifs de financement et d’accompagnement – un obstacle dans la promotion – des projets d’ESS, les mécanismes spécifiques de financement et d’accompagnement des actions et projets ESS existent à l’échelle nationale et locale. Toutefois, « pour l’essentiel, le financement des actions et projets ESS s’articule autour de l’autofinancement, l’appui des partenaires techniques et financiers et les institutions de microfinance (dont les mutuelles et caisses de finances solidaires). C’est la raison pour laquelle nous avons accentué nos interventions au niveau du Fonds de Développement et de Solidarité Municipal (FODEM) », d’après Barthélémy Toye Dias.
La volonté politique de la ville de Dakar en termes de promotion et de développement de l’ESS s’est traduite concrètement à travers des actions de divers ordres, notamment : la formation et la sensibilisation à l’entrepreneuriat ; la mise en place d’un fonds de crédit afin d’en faciliter l’accès aux acteurs de l’ESS ; l’appui aux stratégies d’insertion économique ; l’accompagnement des femmes et des jeunes dans une meilleure gestion de leurs activités ; la création d’activités permanentes de mobilisation de milliers de jeunes volontaires dans divers secteurs à travers les subventions accordées aux Associations Sportives et Culturelles (ASC).
Et en termes de résultats, le Maire et ses collaborateurs peuvent citer, entre autres :
- le Projet d’Appui aux Familles en Situation de Pauvreté (PAFSEP) qui a eu à appuyer des demandes reçues par le projet PAFSEP ; le projet d’agriculture urbaine qui a permis d’assurer la forte demande de formation en micro jardinage. Entre autres, 10 000 personnes ont bénéficié de la formation, 10 000 bacs de cultures ont été mis à leur disposition et 147 centres de production communautaires (CPC) octroyés par la municipalité ont accueilli les bénéficiaires.
- Le programme des volontaires de la ville de Dakar qui regroupe 500 jeunes dakarois impliqués dans la gouvernance locale de leur commune et de la ville de Dakar. Ce programme, avise M. Dias, « allie l’objectif de la ville de leur offrir une première expérience dans le monde du travail tout en les aidant à trouver leur voie professionnelle dans les métiers urbains.
- Le Fonds d’Appui aux Initiatives Culturelles Privées a encadré et financé les projets déposés par les acteurs du monde culturel avec un appui financier de 600 0000 000 F qui leur a été octroyé le mardi 06 septembre 2022.
- Le financement des acteurs de l’ESS à travers le FODEM qui a formé, financé et encadré 23000 bénéficiaires.
- Le soutien aux Start up avec la Couveuse d’Entreprise pour la Promotion de l’Emploi par la Micro-économie (CEPEM) en partenariat avec, l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et la Ville de Marseille.
- Le PAVAGE Emplois directs, 2000 jeunes recrutés dans les 19 collectivités de Dakar ou 150 000 mètre carres de voies ont été pavées Emploi indirects 5000 emplois générés pour la fabrication et la pose de pavés.
- La Journée de la solidarité organisée le 12 mai 2022 la ville de Dakar a soutenu la population de Dakar à travers des dotations diverses (des bons d’Auchan, des tablettes pour les étudiants, des tickets restaurants pour un mois/étudiant, des congélateurs pour les femmes, des machines à coudre, des kiosques multiservices, des permis de conduire, des bourses d’études des financements, des bons de dialyse et des bons de pharmacie, des tricycles et des motos Jakaarta, des fauteuils roulants pour handicapés…)
Cette 1ère édition africaine du Forum Mondial de l’ESS doit être l’occasion pour les pays membres du GSEF de démontrer leur capacité à plus donner corps à l’Économie Sociale et Solidaire, dans les échanges circulaires entre eux. Cela se traduit par une solidarité entre pays membres africains, de la coopération sud-sud avec surtout une coopération entre les pays développés et les pays africains, dans le cadre d’une coopération nord-sud.
Cette 1ère édition africaine, plus qu’un forum d’idées, se veut une plateforme d’actions. L’heure est à l’urgence pour soutenir les jeunes et les femmes qui sont les cibles de l’Economie Sociale et Solidaire. « Ce forum sera un succès, si au sortir de cette édition, nous prenons l’engagement tous ensemble de contribuer aux ODD, objectifs de développement durable d’ici 2030 », estime le maire de Dakar, dont l’ambition pour cette édition au pays de la Téranga « se résume à l’engagement des pays membres du GSEF de contribuer à 10 millions d’opportunités pour les jeunes et les femmes du continent Africain à l’échéance 2030 ». Pour reprendre l’adage : « Seul on va vite, ensemble on va loin ».
Par Cheikh Tidiane Coly (avec la collaboration d’Ousseynou Nar Gueye)
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