Mme Fatoumata SEYE NIANG : « Son amour et son respect pour ses parents m’ont immédiatement touchée »

Safiatou La perle noire
Safiatou La perle noire

À Touba Sandaga, les témoignages élogieux ne manquent pas à l’égard de Modou Guèye, de son vrai nom Mamadou Gaye. À l’occasion de ses 25 ans de carrière, chacun souhaite mettre en lumière une facette de cet homme qui a profondément marqué le monde de la haute couture. Parmi ces voix, celle de Fatoumata Sèye, plus connue sous le nom de Madame Niang, résonne avec une tendresse particulière. Elle fait partie des rares femmes à avoir côtoyé le fondateur d’Héritage Couture dès ses débuts.

« Je l’ai connu en 2002, lors de mon affectation à Touba Sandaga », confie-t-elle. Très tôt, elle détecte en lui des qualités hors du commun : « Quand je passais devant sa boutique, je ne me lassais pas d’admirer son travail et sa manière de faire. J’ai découvert un homme passionné, dévoué à son métier, profondément respectueux envers ses employés, et entretenant une belle relation avec sa clientèle. » Consciente de son potentiel, Madame Niang décide de l’accompagner dans son évolution. « Chaque métier mérite une formation adéquate et des compétences spécifiques. Je lui ai donc suggéré quelques ajustements dans sa manière de travailler », se souvient-elle. Elle évoque avec fierté leur collaboration : « Munie d’un grand carnet, je lui montrais comment mieux s’organiser, comment ses employés pouvaient participer à la gestion, comment accueillir un client ou encore assurer une livraison impeccable. » Des conseils que Modou Gaye a toujours accueillis avec humilité. « Il me disait souvent : “Maman, tu as raison.” » Madame Niang allait même jusqu’à prendre des commandes pour lui, notamment en provenance de la sous-région. « À chaque échéance, je le lui rappelais, et il s’en occupait immédiatement. »

Ce qui la touche le plus chez lui, c’est le lien fort qu’il entretient avec sa famille. « Son amour et son respect pour ses parents m’ont profondément marquée. Cela m’a rappelé ma propre relation avec mes proches, et c’est ce qui m’a poussée à le considérer comme mon fils adoptif. » Elle se souvient avec émotion : « Il savait toujours ce dont ses parents avaient besoin, même avant qu’ils ne le demandent. »

Madame Niang et son amie, Madame Tandian, ont souvent joué le rôle de guides pour ce jeune homme déterminé. « Quand ma fille s’est mariée, c’est lui qui lui a confectionné ses premières tenues. Même lorsqu’il était à Paris, il n’oubliait jamais d’appeler mes enfants. » Elle raconte encore, avec une émotion intacte : « Un jour, il m’a demandé de venir à son atelier. Il m’a présentée à tous ses employés comme étant sa maman. Nous avons longuement échangé. » Pour elle, seule une relation mère-fils peut engendrer une telle complicité.

Si Fatoumata Sèye Niang s’est autant investie, c’est parce qu’elle vouait une profonde admiration à Modou Gaye. « Certains collègues se moquaient de moi à cause des conseils que je lui donnais. Je leur répondais toujours : “Lui, il mérite que je lui apporte mon soutien.” »

Un témoignage sincère, empreint de tendresse, conclu par une prière pour la réussite totale de celui qu’elle considère, de tout cœur, comme son fils.

Propos recueillis par Aliou NGOM

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