Elle se fait appeler par « son nom culturel » qui signifie soleil et esprit de création. Rajah, est née en Guadeloupe, et a grandi en France, en région parisienne. Fière de ses origines Indo-Caraïbo-Africaine, elle nous raconte son parcours d’autodidacte dans l’art culinaire végétarien et son lien à l’Afrique. Quand elle parle de l’Afrique, c’est avec beaucoup de cœur, et elle exprime l’importance d’être proche de ses racines et de son peuple. Son retour en Guadeloupe est l’occasion de commencer son aventure de femme entreprenante, de mère, et d’exceller dans l’art culinaire végétarien. Aujourd’hui, Rajah propose des ateliers culinaires, des conseils en alimentation et conçoit des plats et des régimes alimentaires végétariens.
Enracinement et ouverture au monde
Cela lui vient de sa mère qui lui a permis d’avoir des bases solides, et lui a également transmis la fierté de ses origines. En parlant de son enfance, Rajah insiste sur la chance qu’elle a eu de voyager dans plusieurs pays d’Europe. Elle se forge ainsi un esprit cosmopolite, et s’enrichit de ses échanges interculturels.
Le goût du Végétal
Végétarienne depuis l’âge de 15 ans Rajah se qualifie comme étant « Ital. » : un mot qui revêt une dimension spirituelle et consciente, et qui fait de la nourriture une énergie vitale. Cela nécessite d’être en accord avec la nature, en mangeant ce qui pousse autour de soi. Pour Rajah l’alimentation est sacrée, c’est pour cela qu’elle défend le pouvoir nutritionnel du « manger végétarien. ». C’est lorsqu’elle devient mère et se consacre à ses enfants, qu’elle développe des recettes végétariennes, et met un point d’honneur à leur transmettre la valeur des saveurs locales. Elle a enrichi son savoir en allant chercher dans toutes les cultures qui mangent végétarien. « Je suis une apprenante perpétuelle, et la vie m’a formée » dit-elle. C’est ainsi que Rajah a créé Okwi, un service qui propose des interventions et ateliers culinaires, des programmes d’initiation, ainsi que de l’accompagnement et des suivis autour de l’alimentation végétale locale et régionale. Ses programmes d’initiation permettent de se former au bien manger, de connaitre les valeurs nutritionnelles des aliments végétaux, et d’avoir ainsi un équilibre alimentaire riche. Rajah propose aussi des préparations végétales tels que les steaks, les saucisses, les boulettes. C’est une façon d’amener la population à mieux découvrir et de lever les blocages, parfois même les idées reçues sur l’alimentation végétarienne.
« L’Afrique vit en moi »
Depuis très jeune Rajah s’éveille à l’histoire de l’Afrique, qu’elle a d’abord découvert en côtoyant les amis, principalement africains, de sa mère. Chemin faisant, elle s’est inspirée de ses échanges, de ses expériences et de ses connaissances. Elle prend conscience des points communs, et explore ces chemins qui la pousse à se rapprocher de plus en plus de l’Afrique. C’est au Sénégal qu’elle fait son premier voyage puis elle est partie au Benin et ensuite au Nigeria. Lors de ce premier voyage, Rajah a eu la chance d’être reçu chez l’habitant, elle a été intégrée par le biais de la grand-mère, avec qui elle noue une relation fusionnelle. D’ailleurs chose particulière entre elles, la barrière de la langue est inexistante, car Rajah s’exprime en « kréyòl » et la grand-mère en Wolof. Elle en garde un merveilleux souvenir. Ces voyages l’ont confortée dans ce qu’elle aimait et voyait de l’Afrique, tout en observant les différences et ne retenant que les similitudes dans les codes. Elle a réussi à transmettre cet amour à ses enfants, d’ailleurs son fils ainé a séjourné pendant deux ans au Congo Kinshasa.
Rajah, riche de son parcours de vie, nourrit ses passions. Elle fait partie de ceux qui ont ouvert le chemin à l’art culinaire végétarien et elle est garante des valeurs des saveurs végétales. Enfin, elle entretient le doux rêve de s’installer en Afrique et « de servir de pont aux frères et sœurs de la diaspora qui souhaitent y venir.
Sésé Zuwena pour l’association La Teranga