Koko Dunda : le pagne burkinabé sous toutes les coutures

dorine
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La Burkinabè NAMI TAHIMAR a popularisé le Koko Dunda dans son pays et dans la sous-région. Aujourd’hui, elle veut conquérir le marché international.  Une précision importante : Nami Tahimar n’est pas une productrice de Koko Dunda. Elle est plutôt une promotrice de ce pagne qui fait fureur au Burkina Faso et au-delà. «Ce pagne made in Burkina Faso favorise le consommer local», signale cette trentenaire qui commercialise ce produit fabriqué par des artisans locaux. 

«Le Koko Dunda c’est l’imprimé indigo teint sur des tissus ordinaires de tous les jours. Le nom Koko Dunda c’est le produit fini, mais c’est aussi la manière de faire la teinture qui est typique du Burkina», explique Nami Tahimar. Rien ne disait que le parcours de cette femme allait suivre une telle trajectoire. Au hasard d’une discussion avec un «tonton», qui avait un tissu qui l’intriguait, Nami Tahimar se lance dans la vente de ce produit. Plus qu’un vêtement, le Koko Dunda confère de la dignité. «Il représente beaucoup d’espoir, surtout pour les femmes burkinabè. Elles sont majoritaires parmi les artisans qui réalisent le pagne, et elles ont une famille à nourrir.»

Les maillons de la chaîne

Des ateliers de confection aux espaces d’exposition et de vente, Nami Tahimar a mis en place une chaîne de production et de commercialisation à l’intérieur de laquelle chaque maillon compte. En première ligne, il y a les producteurs de tissu, qui est la matière de base. Au deuxième niveau, arrive l’équipe qui procède au découpage. Une autre se charge de les acheminer vers les sites de production. Au bout de la chaîne, d’autres artisans s’occupent des attaches et des motifs, de la teinture et de l’acheminement vers les boutiques.

Nami Tahimar est entourée d’une équipe qui maîtrise la chorégraphie de la production et de la commercialisation du Koko Dunda. «Directement nous avons cinq personnes réparties entre l’échoppe de Bobo et celle de Ouagadougou, confie-t-elle. Sur les quatre sites de production nous avons 40 à 50 femmes. Les tissus sont orientés vers les différents sites selon les motifs demandés.»

Le Koko Dunda est très vite devenu un produit de choix. Les Burkinabè se l’arrachent, mais ils ne sont pas les seuls. «Nous avons commencé par la clientèle burkinabè, mais maintenant le Koko Dunda s’exporte beaucoup, notamment dans la sous-région, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali…. Nous exportons aussi aux Etats-Unis et en Europe», renseigne la chef d’entreprise, qui ambitionne de faire de son produit une marque internationale. Elle dit : «Notre perspective c’est de travailler sur l’exportation en grandes quantités de nos produits en vue de mieux les faire connaître, participer à des expositions à l’international, et pourquoi pas nouer des partenariats avec d’autres structures qui font le même travail dans la sous-région et hors du continent pour un partage d’expérience entre artisans.»

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