Ousmane Kitane : mécanicien auto entrepreneur

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Kitane veut mettre les clignotants au vert. À une époque, l’horizon s’était assombri pour lui. Mais à force de persévérance, Ousmane Kitane a su tirer son épingle du jeu. Entre détermination et confiance en lui, il tient aujourd’hui son propre garage automobile. Tout en espérant l’agrandir comme les plus grands concessionnaires.

À la base, il ne devait connaître que les rouages des voitures et autres appareils. Mais Ousmane Kitane a élargi son horizon pour maîtriser les mécanismes de l’entrepreneuriat. Mécanicien de formation, il habite dans la commune de Gandiaye, située à environ 25 km au nord-ouest de la région de Kaolack, qui elle-même se trouve à 192 km au sud-est de Dakar: capitale sénégalaise. C’est là-bas qu’il tient son garage automobile. Dans un domaine qui lui appartient. Mais avant d’en arriver là, il a dû serrer quelques vis, et tourner quelques boulons. Comme plusieurs sénégalais, ses parents pensaient qu’il réussirait dans les études. Mais dès l’école primaire, Ousmane et ses géniteurs se rendent compte qu’entre le petit garçon et l’école, c’est comme l’eau et l’huile. Il n’était qu’en classe de CM2. Ses parents décident alors de l’emmener à Thiès. C’est à partir de là que sa vie va basculer.

Une formation en tôlerie

« Quand j’ai arrêté l’école, mes deux parents m’ont emmené à Thiès. Ils m’ont ensuite confié à un de mes oncles du nom de Cheikh Ndiaye. Ce dernier m’a demandé ce que je voulais faire comme métier. Je lui ai alors dit que je voulais devenir mécanicien. Mais il a décidé que je ferais une formation en tôlerie. Je l’ai suivie pendant sept ans » confie-t-il. C’est d’ailleurs cette formation qui va le mener sur le chemin de l’exil. Sa formation achevée, Ousmane Kitane part s’installer en Gambie. Mais les débuts ne se passent pas comme prévu. Puisqu’il va prendre un tout autre virage. « Quand j’ai fini ma formation en tôlerie, j’ai quitté Thiès pour aller en Gambie. Là-bas le métier de tôlier ne marchait pas vraiment dans la société où je travaillais, c’est pour cela que j’ai rejoint une entreprise où j’ai entamé la mécanique. On m’y a formé en tant que mécanicien, tout en étant salarié. C’était une expérience très enrichissante pour moi. » Ousmane Kitane a ensuite voulu voyager. Il décide subitement de vendre tous ses biens pour prendre les chemins de l’émigration. Malheureusement pour lui, ses plans sont tombés à l’eau. En homme de foi, il s’en remet à Dieu. Il décide de rentrer à Gandiaye. Histoire de repartir de zéro. Ses idées d’exil derrière lui, Ousmane s’en va retourner chez lui. L’idée étant de repartir de zéro. Comme le dit un  proverbe sénégalais « quand on ne sait pas où l’on va, on retourne  d’où l’on vient ».  C’est donc chose faite.

À force de détermination

Une fois rentré chez lui, Ousmane rencontre cependant des difficultés. Ses premières années sont dures. « Au début, les choses n’étaient pas simples puisque je suis resté trois premiers mois sans travailler. Avec le peu d’outils que j’avais, j’ai installé un petit atelier juste à côté de chez moi. J’y ai été délogé à trois reprises. Par la suite, j’ai repéré un petit endroit où je suis toujours d’ailleurs. J’en ai parlé au maire de l’époque, le Docteur El Hadji GUEYE qui m’a octroyé ce terrain. J’ai ainsi commencé à l’aménager petit à petit ». Son travail commence à porter ses fruits. Mais la jalousie humaine étant ce qu’elle est, certains ont essayé d’entraver sa réussite. « Mes débuts étaient très difficiles. Des gens mal intentionnés m’ont mis des bâtons dans les roues. Ils tentaient de ternir ma réputation auprès de mes clients. Mais j’ai tenu bon armé de courage, de patience et d’une foi inébranlable. »

Un homme va lui être d’un grand secours!

Un client et ami  va donner un coup de pouce à son destin, lui permettant d’appuyer sur le champignon. « J’ai un client du nom de Baba Awa Bathily qui est aussi un très bon ami. C’est d’ailleurs lui qui m’a facilité l’acquisition de ma première voiture.  Il me l’a vendue à 800.000 FCFA avant de partir en France. Je lui ai d’abord donné un acompte de 200.000 FCFA et il m’a ensuite demandé de payer 50.000  fcfa par mois. » Depuis lors, son affaire roule. Étant le propriétaire, il a des collaborateurs qui l’assistent dans les autres tâches comme la peinture, la tôlerie ou l’électricité. Dans un coin de sa tête, il veut avoir un garage à l’image des plus grands concessionnaires. Même s’il a besoin de soutien, il n’en a pas vu un centime.

Aujourd’hui propriétaire, Ousmane en profite pour lancer un message aux jeunes qui veulent entreprendre. « Tout début est difficile. Mais il faut avoir en tête que la réussite est au bout de l’effort. Il faut que les jeunes soient patients, persévérants et intègres en tout état de cause. Il faut qu’ils croient en eux et en leurs capacités