Sonia Mbaye : la passion des fourneaux comme arme de survie.

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35 000 francs CFA par jour comme chiffre d’affaires, Sonia nourrit son rêve de liberté dans les fourneaux. La restauration sa passion, elle range ses cahiers après le baccalauréat pour soutenir sa mère. Cette entrepreneure voit grand. Elle veut diriger l’une des plus grandes tables de la capitale sénégalaise.

L’économie sénégalaise repose sur le secteur informel. Ce n’est plus un secret. Ce sont des mains expertes comme celles de Sonia qui font bouger le pays. La jeune dame tient sa gargote à Yoff dans un quartier de Dakar. Abri de fortune, sous la tête, cette native de la Casamance (dans le sud du Sénégal) est en quête perpétuelle de revenus. Entre 05h30 et 17h, elle reçoit ses clients qui sont à la recherche de nourriture bon marché. La carte n’est pas garnie. Elle vend le petit déjeuner à partir de 07h30. Pour le déjeuner, c’est généralement deux plats au menu par jour.

Le bac en poche, elle ne pouvait se permettre de continuer son cursus scolaire. « Ma mère était âgée. Elle ne pouvait plus continuer à travailler à son âge ». C’est ainsi qu’elle a rangé ses cahiers pour pénétrer le marché du travail. Sans qualification professionnelle, elle décide de faire le ménage pour arrondir les fins de mois et contribuer à la dépense quotidienne. Ce travail est pénible et son salaire très peu suffisant pour permettre à sa mère de se reposer. Elle décide alors, après un séjour à Kaolack (une région au centre du Sénégal) chez son oncle, de se former en gestion hôtelière. Sa formation lui ouvre les portes de la vie active. À Kaolack, Sonia est gérante de restaurant d’un hôtel. Une fois de plus, sa déception fut plus grande que ses attentes. « Les gens t’exploitent pour un maigre salaire » dénonce-t-elle ». C’est alors qu’elle lance sa propre affaire. De retour à Dakar, elle aménage un coin où elle vend des articles de mode et y commercialise du café. Les clients qui assimilent le décor des lieux à une gargote, la poussent à vendre le petit déjeuner…

Depuis deux ans maintenant elle assure le repas quotidien à quelques habitants du quartier et travailleurs de la classe populaire. Son chiffre d’affaires journalier est de 35 000 CFA « Je dépense cette somme par jour. La majeure partie du temps, je ne fais pas de bénéfice, je rentre juste dans mes fonds ». À ce rythme-là, ce n’est pas demain qu’elle verra son restaurant étoilé. Néanmoins, elle garde espoir et croit fortement en ses rêves.

Oussama M. Sagna- Malick Gaye.

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