La cosmétologie est l’étude et l’application des soins de beauté. C’est l’univers du docteur en chimie et cosmétologue MARIANE OUATTARA. La fondatrice de la marque Farifima cosmétique, en 2018, nous entraîne dans ce secteur qui, au Sénégal, manque de main d’œuvre qualifiée.
Domaines de la cosmétologie
« La cosmétologie englobe les secteurs de la beauté, de la fabrication pour les soins à l’application des soins en passant par la coiffure, les soins esthétiques et l’onglerie.
L’appel des peaux noires et métissées
« J’ai d’abord été employée au Canada dans une entreprise comme directrice du développement industriel et j’ai aussi fait de la consultance. Puis, je suis rentrée au Sénégal et y ai créé mon entreprise. Je me suis lancée dans l’entrepreneuriat deux ans avant mon retour à Dakar. On a parfois du mal à trouver des produits adaptés aux peaux noires et métissées et j’ai voulu répondre à ce besoin et aussi développer des produits localement. Il est important de noter que le marché africain est à 90% un marché d’importation alors que la matière première des produits cosmétiques fabriqués ailleurs provient d’Afrique.
FariFima ?
« Farifima est une juxtaposition de deux mots bambara : «Fari» qui signifie peau et «Fima» qui veut dire noir. On a donc choisi le nom Farifima pour honorer la peau noire et métissée même si nous travaillons sur tous les types de peau.
Dix milliards de raisons
« On a mis en place la formation car nous avons constaté un manque de mains d’œuvres spécialisées dans le secteur de la cosmétologie qui est en plein essor. De plus, le marché de la cosmétique en Afrique s’élève à 10 milliards de francs CFA et tous les grands groupes internationaux veulent leurs parts du gâteau. Pour développer une industrie forte dans un domaine déterminé, il est nécessaire d’avoir des ressources humaines qualifiées. Notre formation tourne autour de la fabrication de la cosmétique, de l’esthétique et de la coiffure. On apprend à nos élèves la biologie de la peau, la gestion des déchets cosmétiques, l’agroalimentaire cosmétique pour connaître les matières premières et le contrôle qualité.
Obstacles à l’entrepreneuriat
« Une des plus grandes difficultés est de faire face au manque de mains d’œuvres qualifiées qui comprennent le marché de la cosmétique et ses spécificités, et surtout qui adoptent la vision de notre entreprise. A cela, je rajouterai les difficultés à trouver des investisseurs et celles liées à la mise en place d’une PME. L’entrepreneuriat en Afrique est un gros chantier. Etre entrepreneur n’est pas une mince affaire. Il faut que les gens comprennent ce qu’est l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, par exemple, un banquier qui n’a jamais entrepris, ne comprend pas forcément les défis pour pouvoir t’accompagner. Les entrepreneurs sont isolés, ils ne sont pas compris, ils ne sont pas non plus formés en tant qu’entrepreneurs. Ils sont souvent trop dans l’informel. Il faut qu’il y ait vraiment un accompagnement technique et administratif pour permettre aux personnes d’être des champions et rayonner aussi à l’étranger. »